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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine, 9 juin 1865

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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine
9 juin 1865


Extrait du journal

de ses ouvriers, lorsque vous les voyez tous ici, pleurant sur celte tombe l’ami qu’ils ont perdu. Vous rappellerai je qui» jamais l'infortune ne frappa vainement à sa porte, et que, bienfaiteur honteux, si je peux m’exprimer ainsi, il cachait avec soin le bien qu’il faisait sans cesse. Quoique déjà bien malade, il nous accueillait encore, il y a quelques jours à peine, avec ce bon sourire que vous lui connaissiez. 11 faisait taire ses douleurs, ses pressentiments peut être, devant les devoirs d’une hospitalité toujours si cordiale. Hélas, tant de bonté, une existence si précieuse, n’ont pu trouver grâce devant l’impitoyable mort. Tandis qu’autour de lui on essayait encore de se faire illusion, M. Boulard seul voyait venir le moment suprême avec la sérénité d’une conscience tranquille. Et lorsqu'à son heure dernière il appelait le mi nistre de Dieu, qu’il craignait tant de voir arriver -trop tard ; lorsque sa famille qui l’entourait pleu rait foutes ses larmes ; lorsque scs ouvriers, age nouillés dans la poussière, priaient et pleuraient, lui seul restait calme et s’offrait à Dieu. fuisse cette mort si éminemment chrétienne adoucir un peu la douleur de cette famille trop cruellement éprouvée, et si nous ne pouvons, hélas, lui offrir des consolations impossibles, qu’elle sache bien du moins qu’elle n’est pas iso lée dans sa douleur, et que nous pleurons tous, avec elle, l'homme de bien que Dieu vient de rappeler à lui. Ensuite, M. Cuny, teneur de livres dans les bureaux de M. Boulard, lui a adressé, au nom de ses ouvriers, les adieux ciaprès : Messieurs, Permettez-moi, au nom des ouvriers, d’ajouter quelques mots aux paroles pleines de cœur et de sympathie que vous venez d’entendre. Mes chers amis, On dit que les bons maîtres font les bons ouvriers; si nous avons quelques-unes de ces qualités, reconnaissons que nous les devons à notre vénéré Patron, auquel nous rendons les derniers honneurs en ce moment suprême. Prenons tous, en présence de sa dépouille mor telle, l’engagement formel de reporter sur son Fils désolé, qui va continuer, à notre profit, l’œu vre de son bien-aimé Père, toute notre soumission dévouée et toute notre sincère affection. Adieu, cher Bienfaiteur, nous déposons sur votre tombe cette promesse solennelle. Puisse telle apporter quelques consolations à la douleur immense de tous vos enfants et de tous ceux qui ont pu apprécier vos éminentes qualités. Adieu ! encore adieu !...

À propos

En 1841, Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine prend temps la suite de la Feuille d'affiches, petite gazette spécialisée dans les annonces et les avis divers du village de Bar-sur-Seine, dans l'Aube. Devenu titre hebdomadaire – puis bihebdomadaire à partide de 1885 –, le journal disparaîtra en 1916.

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