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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine, 14 juillet 1914

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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine
14 juillet 1914


Extrait du journal

laissé pour compte d’un autre âge ne se comprend plus. Ainsi l’on se sert d’une faute pour en provoquer une autre. Un autre argument décisif, c’est que la licence frappe les petits et non point les commerçants en gros. Evidemment puis qu’il s’agit d’atteindre le détaillant et non pas de porter préjudice au commerce. N’importe ! Quand on parle des petits, on a tout dit et la Chambre applaudit de confiance. « Les petits » pourraient vendre de la cocaïne ou de l’opium au coin des rues qu’ils trouveraient encore des légis lateurs pour les plaindre. — Mais alors, pourquoi ne frappezvous pas « les gros »? objecte quelqu’un. — Où finissent « les petits » et où com mencent les « gros »? demande un autre. Voilà donc toute la force de raisonne ment de nos parlementaires. De L’intérêt supérieur de la race, de la protection qu’elle attend de ses dirigeants, de la nécessité de la sauver du déclin, il n’est point question dès lors que la querelle est ouverte entre « les petits » et « les gros », comme à Byzance entre les cochers jaunes et les cochers verts. M. Puech est venu ajouter la parole utile. Il faut rejeter la licence « qui est une survivance de notre vieil esprit de fiscalité ». Le « vieil esprit de fiscalité » ! Que voilà un beau fantôme à agiter de vant ces effarés. Le nouvel esprit de fisca lité, lui, est dans le sens du progrès — du progrès de l’alcoolisme, car, avec l’égalité de l’impôt sur le revenu, le marchand de spiritueux payera tout autant que le bou langer. C’est un vrai succès ! M. Schmidt, M. Honnorat, le ministre lui-même ont essayé de résister à l’entraî nement. Peine perdue. On put obtenir tout au plus, grâce à M. J.-L. Breton, que la licence ne fût pas supprimée pour les débitants d’alcool. Seuls les marchands de vins bénéficient de la remise. Et voilà comment, dans un pays qui comprend 475,000 débits de vins, à rai son de un par cent habitants, au moment précis où l’on accuse un déficit de 600 à 800 millions, on crée volontairement dans le budget un trou de 37 millions au profit des citoyens les n'oins intéressants de France. *...

À propos

En 1841, Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine prend temps la suite de la Feuille d'affiches, petite gazette spécialisée dans les annonces et les avis divers du village de Bar-sur-Seine, dans l'Aube. Devenu titre hebdomadaire – puis bihebdomadaire à partide de 1885 –, le journal disparaîtra en 1916.

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