Extrait du journal
Que l’impôt personnel sur le revenu ait triomphé — grâce aux votes précipités des deux Chambres, à l’impossibilité où le pays a été mis de suivre toute cette série d’im provisations gouvernementales et parle mentaires, enfin aux complexités et aux abdications que l’on sait, — soit I Une pé riode nouvelle s’ouvre, celle des revanches du droit. Mais ces revanches seraient ren dues étrangement malaisées si l’opinion publique était induite en erreur sur la na ture de l’œuvre accomplie et si, par de trompeuses assurances, on parvenait à la dissuader des efforts énergiques et des re présailles organisées qui sont nécessairesA en croire de bien singulières affirma tions, le régime fiscal qui doit fonctionner à partir du 1er janvier de l’année pro chaine, en se superposant au système et aux impôts aujourd’hui existants, ne com porterait même pas la déclaration contrô lée. « Ni déclaration contrôlée, ni inquisi tion fiscale : tel est le principe directeur de la loi d’impôt sur le revenu qui vient d’être votée par le Parlement », voilà ce qui s’imprime. Ailleurs, on trouve des com pliments au Sénat pour la fermeté avec laquelle il a repoussé jusqu’au bout l’o dieux jugement des morts, le contrôle, (après le décès du contribuable) du revenu taxé ou déclaré. De telle sorte que le nou vel impôt n’impliquerait aucune vexation, aucune inquisition. De leur vivant, les contribuables n’auraient à' subir aucune déclaration contrôlée ; et Je fisc les lais serait tranquilles dans leur tombe. Alors, de quoi se plaindrait-on? Comme les tarifs du début ont été fixés de façon à ne produire qu’une soixantaine de mil lions, les défenseurs du système ont beau jeu à propager cette illusion d’un impôt insignifiant, anodin, qui ne doit rien trou bler, ni personne, et dont on aurait bien tort de s’inquiéter. — « Laissez faire 1 Attendez 1 Point d’émotion 1 Une simple habitude à prendre, au point de vue de la déclaration... et elle n'est même pas obli gatoire 1» — Ainsi le pays, qui commençait à sortir de sa trop longue indifférence, s’y replongerait de plus belle. Comme nous comprenons ce jeu, de la part notamment de tous ces candidats aux dernières élections législatives, qui se sont fait élire sur des programmes excluant expressément toute déclaration contrôlée et toute inquisition fiscale 1 11 s’agit, pour eux, d’échapper aux sanctions logiques qui les attendent. Ils ont — comment le nieraient-ils? — voté un impôt personnel et progressif sur le revenu ; ils tâchent de s’excuser en disant qu’ils l’ont fait bénin : « Pas de déclaration contrôlée, ci toyens 1 Aucune inquisition 1 » Et le tour serait joué? Il ne le sera pas. La vérité percera quand même. Malgré la précipitation avec laquelle les débats ont eu lieu, ils ont amené des aveux for mels que les électeurs retiendront. Certes, en les exprimant, les orateurs avaient soin d’insister sur les fameux « éléments cer tains » dont le fisc devrait, en principe, se contenter pour opérer ses recherches ; mais nos lecteurs sont édifiés sue la nature de ces éléments « certains » ; rien de plus vague, de plus menaçant, de plus arbi traire,* on l’a vu. Quant à l’inquisition, elle est constituée par une ligue désormais légale de tous les services publics coalisés pour la découverte du revenu global des citoyens, et transformés ainsi en un vaste service occulte et permanent de police fiscale. # * * Le syndicalisme marseillais vient d’emprunter aux bandits de grand chemin leurs procédés habituels. Il arrête les pa trons sur la route, les emmène dans sa caverne et les détient jusqu’à ce qu’ils aient signé le contrat qu’il exige. On n’a vait pas encore, dans les congrès du pro létariat organisé, envisagé ce moyen d’ac tion. Il faut un commencement à tout : c’est du Midi que vient la lumière. Voici l’histoire. Elle est invraisemblable, mais authentique. Une grève de charpentiers vient de se terminer. Les ouvriers ont remporté la victoire — naturellement. Mais la lutte avait eu des péripéties secrètes qui n’ont été dévoilées que ces jours-ci à la suite d’une plainte déposée par deux patrons, plainte suivie d’arrestations. Ces deux entrepreneurs furent, pendant grève, accostés dans le quartier du...
À propos
En 1841, Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine prend temps la suite de la Feuille d'affiches, petite gazette spécialisée dans les annonces et les avis divers du village de Bar-sur-Seine, dans l'Aube. Devenu titre hebdomadaire – puis bihebdomadaire à partide de 1885 –, le journal disparaîtra en 1916.
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