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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine, 22 septembre 1871

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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine
22 septembre 1871


Extrait du journal

les secours. Les bons de pain, de viande, de bois, de charbon, de riz, furent répandus à profusion dans certains quartiers, et l’exes même de ces largesses administratives donna lieu à quelques abus. Mais encore vaut-il mieux être volé que de s’exposer à laisser les gens mourir de faim. On institua des cantines municipales, des fourneaux écono miques, où l’on délivra contre des bons pris d’avance, soit contre argent, à des prix ex cessivement réduits, des aliments cuits, tels que bouillon, haricots, bouilli, que pouvaient consommer sur place ou emporter à la mai son ceux à qui on les distribuait. Quelques dames charitables voulurent bien, dans cer tains quartiers, se charger de la distribution de ces mets; elles avaient fini par connaître la plupart de ces pauvres, et par s’intéresser aux plus méritants. Nous y sommes toujours de notre poche, me disait l’une d’elles, qui avait pris ses fonctions au sérieux, et le fait est que lors qu’une pauvre femme arrivait sans bon ni sAv, il eût été bien dur de lui refuser l’as siettée de soupe qu’elle implorait, un enfant au bras. Les enfants, hélas ! il est bien dif ficile d’en parler, sans que les larmes mon tent aux yeux. Les femmes mal nourries ne pouvaient leur donner qu’un lait insuffisant; le lait de vache était rare et coûtait fort cher, malgré les soins de l’administration, qui avait requis toutes les vaches laitières, et suppliait la population de se priver du classique café au lait du matin. Les ména gères, forcées d’aller faire queue, soit aux boucheries, soit aux cantines, n’avaient plus le temps de donner à ces petits êtres si ché tifs' tous les soins qu’ils réclament. Us mou raient comme des mouches. Je sais une pau vre fille, qui, rentrant chez elle, après trois heures de station devant une cantine, trouva son enfant (un bébé de dix-huit mois) gelé dans son berceau ; elle le réchauffa comme...

À propos

En 1841, Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine prend temps la suite de la Feuille d'affiches, petite gazette spécialisée dans les annonces et les avis divers du village de Bar-sur-Seine, dans l'Aube. Devenu titre hebdomadaire – puis bihebdomadaire à partide de 1885 –, le journal disparaîtra en 1916.

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