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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine, 26 janvier 1904

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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine
26 janvier 1904


Extrait du journal

li«‘ (raii<4|i»rl « la Vienne » Des nouvelles du Galilée et du Guichen sont enfin parvenues au ministère de la marine. Voici les deux dépêches envoyées par les commandants de ces deux navires : La lloita (Açores), 22 janvier, 2 h. soir. « Galilee à Marine, Paris. « Aucune trace Vienne entre Madère et Açores ». Galway, 23 janvier, 9 li. 25 matin. « Guichen à Marine, Paris. « Arrive Galway. Recherches infruc tueuses ». Le ministère de la marine vient de don ner des ordres pour le retour dans leurs ports respectifs des deux croiseurs envoyés à la recherche de la Vienne. Le Guichen, actuellement à Galway (côte nord de l'Irlande) va rallier Brest, et le Ga lilée, qui est aux Açores, va rentrer à Tou lon. Les ordres donnés à ces deux croiseurs montrent que le ministère de la marine re nonce à faire effectuer de nouvelles recher ches du transport disparu. Du Petit Parisien : Pour arriver aux régions explorées par le Guichen, la Vienne aurait dû suivre; les voies maritimes les plus fréquentées, celles où il y a toujours des navires en vue. Elle n’aurait pu passer sans être signalée. On n’a donc plus aucun espoir de retrouver les traces du malheureux navire. Ajoutons que certains indices permettent de croire que le transport n’a pas accompli une longue navigation avant de se perdre ; la déclaration du pilote qui l’a accompagné pour sortir de la Charente est grave. C’est par une tempête que le navire est sorti, la mer était démontée, et le pilote avait conseillé au commandant de rentrer, ce qu’il ne lit pas. En outre, on assure qu’il a été trouvé, non loin des pertuis, des caillebotis (grilles en bois placées à certaines parties du pont) qui ne portaient point de marque de la Vienne, mais que leur mode de construc tion et leur état d’entretien indiquaient comme provenant d’un bâtiment de l’Etal. Actuellement, l’opinion unanime, dans les milieux maritimes, est que la Vienne a coulé non loin de son point de départ, dans le golfe de Gascogne ; suivant l’expression des marins, elle n’avait pas « dégolfé ». Catastrophes maritimes Le nom de la Vienne est à ajouter à la liste des navires perdus corps et biens, dis parus sans nouvelles. L’accident est assez fréquent, les listes des naufrages du Veritas en témoignent, et les navires de l’Etat comme les bâtiments de commerce paient leur tribut à la mer. Depuis la dernière moitié du dix-neuvième siècle, on a eu à enregistrer des catastrophes comme celle de la Sémillante, qui, le 15 février 1855, se perdait dans les Bouches de Bonifacio, en traînant avec elle tout son équipage et les 750 soldats qu’elle transportait en Crimée. Pas un ne survécut au naufrage, mais ca davres et débris furent recueillis aux îles Lavezzi où un monument commémoratif du sinistre a été élevé. Dans ce cas, la catastrophe était cor laine, on en avait la preuve, mais combien est-il arrivé de fois où la preuve de la perle du navire n’est résultée que de la longue période de temps qui s’était écoulée depuis le départ du navire et de sa dernière [ relâche. On cite, pour la Hotte française, l’aviso Pandour en 1818, dont on n’eut plus de nouvelles depuis son départ de Valparaiso; la canonnière Etincelle, disparue dans le canal de Mozambique ; un autre aviso, le Momie, qui, parti de Saigon pour le Japon en 1808, n’a plus été vu ni signalé nulle part, la corvette Gorgone, qui, partie du Sénégal le 5 décembre 1869, a dû couler sur les côtes de France, non loin de Brest, et enfin en 1885 l’aviso Pénard, qui, dans la courte traversée d’Obock à Aden, dispa rait dans un cyclone pendant la nuit du 8 au 4 juin, avec ses 92 hommes d’équipage et 3 passagers. Ce cyclone du 3 au 4 juin fut terrible et causait également la perte d’un navire de guerre allemand, la corvette Augusta, dont on se rappelle le rôle pendant la guerre de 1870, qui rentra en Gironde pour capturer des navires de commerce. U y a lieu d’ajouter à cette liste le tor pilleur 110 qui, parti du Havre pour Cher bourg le 21 mars 1889, s’est perdu sans qu’on ait jamais eu de ses nouvelles ; comme la Vienne, il avait à parcourir des parages très fréquentés et se rendait d’un port français à un port français ; sa tra versée ne devait durer que quelques heures. Les marines étrangères donnent aussi des exemples de semblables disparitions ; nous n’en citerons qu’une parce qu’elle nous touchait un peu, c’est celle d’un na vire de guerre japonais construit au Havre. Le croiseur Unehi, de 3,050 tonnes de dé...

À propos

En 1841, Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine prend temps la suite de la Feuille d'affiches, petite gazette spécialisée dans les annonces et les avis divers du village de Bar-sur-Seine, dans l'Aube. Devenu titre hebdomadaire – puis bihebdomadaire à partide de 1885 –, le journal disparaîtra en 1916.

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