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Le Petit Courrier, 15 juillet 1933

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Le Petit Courrier
15 juillet 1933


Extrait du journal

Si la cause profonde de l échée de la Conférence de Londres, comme de la plupart des réunions inU nationales à grand orchestre, est c lie qu'un esprit averti peut concevoir .notre civilisation occidentale dont nous sommes si fiers à juste titre, est bien malade. Car cette cause ne serait autre que la démagogie universelle qui s est répandue sur le monde, en quelques années, avec une vitesse et une intensité foudroyantes. En dé^it de certaines apparences, les arasses populaires sont maîtresses dans tous les Etats, et, surtout, je ne crains pas d affirmer cette vérité qui peut sc nbêler paradoxale, dans les régimes de dictature . En Amérique, le président des Etats-Unis possède J.'S pouvoirs très étendus, bien supérieurs à ceux du Président de la République française ou du roi d’Angleterre, pour ne citer que ces deux chefs d’Etat. Or, nous venons de voir que M. Roosevelt ayant conçu des projets raisonnables a été obligé de les abandonner sous la poussée des passions populaires. L’Amérique croit aux vertus de l’inflation. Le spectacle si impressionnant des monnaies déchues telles que le franc, ou ruinées comme le mark, laisse indifférent un peuple que l esprit de spéculation a toujours dominé. Le Président, si puissant qu’il paraisse, est obligé de s’incliner. En Aile bagne, Hitler est maître absolu. Mais étant le chef de la masse germanique... il la suit. Les forces spirituelles, morales de l'Allemagne disparaissent les unes après les autres. Il r.e reste plus que la puissance socialisant et syndicaliste. Hitler la sert, mais ne la domine pas. En Italie, le phénomène est le même. Les industriels les glands capitalistes, qui ont financé et fait triompher l’entreprise mussoiiniennc. afin de faire régner l’ordre si compromis par 1 effervescence communiste, continuent à faire les frais de l'expérience. Ce n’est pas Mussolini qui est maître de litanie- c’est le syndicalisme, ce sont les masses ouvrières et paysannes avec lesquelles le dictateur est obligé de compter, qu’il flatte et qu’il comble de son mieux, trop souvent en natales et en manifestations théâtrales, car seS facultés sont limitées. En faisant ainsi le tour de tous les Etats, on s’apercevrait bien vite que, quel que soit le régime, c est la démagogie qui est souveraine. Le pays qui s est encore conservé le plus sain, c est la France, car la libre discussion y est admise et les démagogues sont obligés de compter avec des forces bienfaisantes qui, fort heureusement, s’opposent à leurs détestables entreprises. Ces forces seraient même toutes puissantes si elles étaient mieux organisées. Il n empêche que la France est, elle aussi, contaminée. Les dangereuses affections qui ont déjà détruit des pays prospères attaquent d’une manière virulente son organisme. Ce sont : l’Etatisme, le Socialisme, le Communisme, trois têtes sous le même bonnet rouge de la Démagogie....
Le Petit Courrier (1883-1944)

À propos

Le Petit Courrier, organe de l'Appel au peuple pour le département de Maine-et-Loire, est un quotidien régional édité dans les alentours d’Angers. Il est considéré, de sa création en juin 1883 à sa disparition en août 1944, comme le journal le plus distribué de Maine-et-Loire, et le plus riche en informations locales. Après la Libération, il sera poursuivi sous le titre du Courrier de l’Ouest, encore existant.

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