Extrait du journal

Tant que les socialistes ont été bons à quelque chose, c’est-à-dire à marcher pour Dreyfus, à taper sur les curés et à faire élire les candidats alliés, et qu’ils ont bien voulu consentir à demeurer tranquilles, le parti radical en a pris soin comme on prend foin de» prunelles d*un chat qui se brûle en tirant les marrons du feu pour les autres. Mais aussitôt que le chat a émis la prétention de vouloir goûter également aux marrons, les châtelains du radicalisme lui ont dit* : A bas les pattes I ou plutôt : A bas la ^queue l Du moment qne nous ne pouvons plus compter sur eux, nous no connaissons pas ces gens-là. ! Qui eut dit cela il y a quelques années ? Qui eut dit cela il y a seulement un an où les socialistes et les radicaux allaient bras dessus, bras dessous et où leurs épithètes s’unissaient dans une l/aternitô plus ou moins Sincère et plus ou moins déguisée. C’était le bon temps alors pour eux et le mauvais pour nous. C’était le temps où, ensemble, ils conspuaient de vieux, loyaux et fidèles républicains seulement coupables do réclamer les libertés légitimes pour tout le monde, môme pour les socialistes ; de réclamer la justice et l’égalité pour tout le monde indistinctement, même pour les socialistes; de réclamer la prompte disparition de cette plaie hideuse du népotisme favoritisme et de la Merlouterie dont souffrent tous les fonctionnaires dévoués et consciencieux ; de réclamer l’amélioration raisonnée, progressive et certaine du sort de tous. parce que de vieux, loyaux et fidèles républicains réclamaient cela, parce que nous réclamions cela, ils ont été traités et nous avons été traités avec eux de réactionmaires et de cléricaux....