Extrait du journal
Nous sommes, décidément, dans une période où tout reste en suspens. L'Académie n'a pu faire' une élection, et les candidats, qui se croyaient à la dernière phase de leur « fièvre verte se voient imposer un nouveau délai, les obligeant à recommencer leur campagne. Le procès de Tours n'a eu qu'une audience, et l'accusé Paul Houssard doit attendre jusqu'à une autre session qu'on décide de son sort. Si ce fut vraiment la passion qui fit de lui un meurtrier, quels doivent être, aujourd'hui, dans l'isolement de sa cellule, ses sentiments à l'égard de Mme Guillotin. se dérobant, comme témoin, se cachant, n'ayant pas eu le courage de venir dire, publiquement, quelques mots de pitié pour l'homme poussé au crime par l'amour qu'elle lui avait inspiré Le moins qu'on puisse induire de cette fuite, laissant le champ libre à bien des hypothèses, est qu'eile a voulu s'épargner des émotions évidemment, un peu fortes. C'est un chapitre assez piteux dans cette affaire, qui. l'été dernier, prit les proportions d'une cause célèbre, et où Ton'mit sana doute un peu trop de romanesque.Ce qui reste aussi en suspens, c'est l'achèvement de l'oeuvre nécessaire, préparant le châtiment des bandits dont l'impunité eût été un échec désolant et, on peut l'ajouter, assez ridicule pour notre organisation sociale. Cette première arrestation sérieuse dédommage la police des traits narquois qui lui furent décochés pendant toute une semaine. Ce n'était pas, jusque là, qu'on n'eût arrêté beaucoup de gens, avec d'extrêmes précautions et de grands déploiements de forces, mais il se trouvait, par' malheur, qu'il les fallait relâcher quelques instants plus tard, en leur faisant des excuses. Dans ces recherches, qui inspiraient à des passants les plus singuliers soupçons, on prit pour les criminels jusqu'à des policiers et des magistrats, qui purent faire de philosophiques réflexions sur le peu de différences extérieures qu'il y a entre les plus honnêtes hommes du monde et les pires misérables. Voici que les plaisanteries, par quoi on cherchait à se consoler de la vanité des poursuites à travers toutes les routes ne sont plus de mise mais, toutes proportions gardées, ce qui se passait en ces heures de tardive vigilance "rappelait cette brève tragédie que jouait à lui seul, avec une expressive mimique, Villiers de l'Isle-Adam un màri aperçoit deux amoureux, il fond sur eux avec impétuosité, les réduit en bouillie, puis, les regardant plus attentivement, s'aperçoit qu'il ne les connaît pas, qu'il ne s'agit aucunement de sa femme et de son complice « Mille...
À propos
Le Petit Parisien est un grand quotidien français, publié entre 1876 et 1944. Il était l’un des principaux journaux sous la Troisième République.
En savoir plus Données de classification - soudy
- jouin
- colmar
- gilbert
- andré soudy
- guichard
- regnault
- escande
- sevestre
- gridel
- chantilly
- fez
- paris
- corbeil
- maroc
- france
- senlis
- gilbert
- madrid
- lafayette
- la république
- armée hongroise
- prison de fresnes
- prison de la santé