Extrait du journal

L'Armée noire Nous approchons de la grande renIrée rentrée des enfants au collège, rentrée des jeunes hommes au régiment et l'on peut dire que les uns et les autres vont recevoir de nouvelles leçons qui enrichiront leur esprit et formeront leur caractère. Dans les casernes il vient, depuis l'application de la loi de deux ans, un moins grand nombre de conscrits qu'autrefois et cette constatation a ému l'un de nos plus brillants officiers, le lieutenant-colonel Mangin, l'un des héros de la mission Marchand. En 1907, note cet officier dans un récent article de la Revue de Paris, 457.000 soldats étaient (appelés sous les drapeaux aujourd'hui, ce chiffre n'est plus que de 433.000 et si ( la natalité française ne se relève pas, on H?,ut prévoir d'ici une vingtaine d'années un déficit de 62.000 hommes, soit ';t'effectif de quatre corps d'armée. « Ce déficit une fois constaté, comment peut-on le combler? Le lieutenant- colo4 «el Mangin voudrait qu'on établisse en Afrique, dans la région du Sénégal, la conscription pour les noirs. On pourrait trouver, grâce à ce moyen, plus de cent -mille hommes qui tiendraient garnison en Algérie et même en France. On aurait ainsi, en temps de paix, des serviteurs disciplinés, dévoués à la consigne jusqu'à la mort; en temps de guerre, des 'soldats dont presque chacun d'eux mérite le beau titre de héros....