Extrait du journal

Dans un livre très lu et fort commenté à son apparition, M. Antonin Proust résumait, il y a quelques mois, tout ce que la République a fait pour les artistes. Les anciens régimes se contentaient d'organiser des Expositions de peinture, où l'art était officiel, où le succès et les récompenses allaient au genre que le Souverain daignait honorer de son goût. Et, quand même, de chaque génération surgissait au moins un homme qui la caractérisait, et écrivait sa page dans l'histoire de notre art national. La République est allée chercher les talents jusqu'au fond des faubourgs les plus délaissés,jusque dansles petites villes les plus reculées. Les génies, s'il en naissait encore, n'auraient plus besoin, comme autrefois, de s'essayer seuls, sans guides et sans modèles, de perdre des années précieuses à deviner les procédés. Partout, ils ont à leur portée des maîtres qui seraient trop heureux d'avoir un instant de célébrité, en produisant un prodige....