Extrait du journal

Il est plaisant d'entendre l'Autriche accuser l'Italie de perfidie, alors que les négociations ont prouvé que c'était l'Autriche qui n'avait voulu faire à son exalliée que des concessions dérisoires, en échange de la mainmise sur la péninsule des Balkans, qui aurait évidemment résulté, pour elle, de l'écrasement de la Serbie. Le point de vue italien était inattaquable. Certains eussent préféré que l'Italie prit parti dès le début et n'eût pas l'air de négocier avec l'Autriche. Mais en raison de l'expédition de Libye, l'Italie avait besoin de ces neuf mois et d'un effort vraiment prodigieux pour remettre au point sa préparation militaire. Au surplus, que risquait-elle, en négociant avec l'Autriche, puisqu'elle savait que celle-ci, bien décidée à ne faire que des concessions insuffisantes et dérisoires, lui permettrait de choisir son moment ? L'Autriche a toujours été en retard d'une année, d'une armée et d'une idée. Ce n'est pas aux autres qu'elle doit reprocher d'en profiter....