Extrait du journal

( se représentent Hindenburg L'Allemagne, qui s'est relevée avec fane étonnante rapidité de sa déchéance éooaomique et financière, 'qui se sent davantage redevenue ce qu'elle fut, voulait à la tête de l'Etat un homme qui pût la préserver de toutes les aventures. Au point de vu;, international, extérieur, le D' Marx semblait certainement plus sûr. Mais, au point de vue national, intérieur, Hindenburg paraissait offrir de bien plus solides garanties. Aussi, tandis qu'une moitié des Allemands se dit ;« Nommons Marx, juriste conciliant et modéré, il nous débarrassera des complications mondiales et nous pourrons prospérer en toute tranquillité l'autre, au contraire, !opina « Prenons Hindenburg avec ce militaire, plus de danger communiste ou socialiste, plus d'influ ;pce trop puissante israélite ou romaine, une autorité plus forte et peut-être, plus tard, une nouvelle grandeur. » Nous avons toutes les peines du monde à comprendre que 15 millions d'Allemands aient pu, au sujet de 'Hindenburg, faire un raisonnement pareil et prêter ce rôle de conservateur social à un général qui mena 'dans la fournaise la plus formidable armée de l'histoire. C'est cependant ainsi. Le cerveau allemand est fait de telle sorte que des choses pour nous absolument contradictoires y cohabitent avec une parfaite aisance. Dans la personne du maréchal, ce n'est pas le Hindenburg belliqueux, mais le Hindenburg pacifiste que voit surtout à l'heure actuelle la majorité des Allemands (à part bien entendu le demi-million de racistes et de nationalistes d'extrême droite revanchards à tout crin)....