Extrait du journal

Tout enfant, dans sa famille, au lycée, il souffre de l'implacable tyrannie russe, il souhaite passion. nément l'affranchissement de sa .patrie. A vingt ans, condamné à cinq années de dur exil en Sibérie, il ne cesse de rêver au moyen de briser les chaînes de la Pologne. Qui se révoltera contre le géant oppresseur? Le peuple seul, plus persécuté, conctut-il, les paysans, les ouvriers. Et à son retour d'Orient, c'est dans le parti socialiste polonais qu'il entre, qu'il milite, risque cent fois la mort, récolte des années de prison, s'évade romantiquement par patriotisme. Mais en 1906, le parti socialiste international se déclarant opposé à la lutte pour l'indépendance de la Pologne. Pilsudski rompt brutalement avec lui, brisant ainsi l'arme qu'il avait forgée. Encore par patriotisme. Et voici cet ex-socialiste créant les cadres d'une armée clandestine, la future armée de libération. Le voici qui, au début de la Grande Guerre, à la tête de ses légions polonaises, franchit la frontière, pénètre en territoire russe. Par germanophilie Allons donc En 19t7, l'Empire des tsars effondré, n'est-ce pas contre l'Allemagne, contre l'Autriche qu'il dirige son effort ? Et du fond de la prison de Magdebourg, oit l'ont enfermé les Allemands, il ne cesse d'attiser la flamme patriotique de son pays, de lutter pour sa libération. Faut-il s'étonner si, à son retour en Pologne meurtrie, mais triomphante, il est d'enthousiasme proclamé é chef suprême de la nation ?...