Extrait du journal

directeur de la Compagnie française, renon çait, pour aujourd'hui, à l'essai des jours précédents. Et les autres compagnies en ont également décidé ainsi. Hier encore, on n'a pu faire sortir du garage de la place Collange, à Levallois, que quarante-trois taxis et six voitures-écoles. Détail à noter, les chauffeurs, au lieu d'être accompagnés d'un collègue, avaient près d'eux- un agent ou un garde municipal en armes : ce qui tend à démontrer que si le nombre des voitures équipées est égal à ce lui de la veille, le nombre des chauffeurs non grévistes tend plutôt à diminuer. Et de cela, les grévistes ne se plaindront point. Les quarante-neuf véhicules ont pu franchir sans encombre les fortifications. Comme les jours précédents, le départ s'est effectué au milieu d'un extraordinaire déploiement de forces militaires et policières. M. Lépine, préfet de police, secondé de MM. Laurent, secrétaire général, et Léger, commissaire de police, dirigeait en personne le service d'ordre, auquel coopéraient : la 2e brigade de réserve, placée sous le com mandement de M. Lebon, officier de paix ; deux escadrons du 2e cuirassiers ; deux ba taillons du 119» de ligne ; un bataillon du 28* de ligne et un bataillon du 24" de ligne. toute» lès rués avoisinant la place Col lange étaient barrées ; les grévistes et les curieux, maintenus à distance, n'en cons puent pas moins vigoureusement au pas sage les voitures et leurs conducteurs divisées en deux groupes et escortées par les cuirassiers....