Extrait du journal

'On sait, en effet, que depuis 1909, les ouvrières, les employées qui sont en état de grossesse ou qui viennent de mettre un enfant au monde, peuvent quitter leur travail, sans que leur départ, en ce cas, soit assimilé à une rupture du contrat de louage. Mais s'il est humain, indispensable, de leur concéder cette faculté, elle ne peut, en soi, apparaître suffisante. Les ouvrières, les employées en faveur desquelles on a voulu et à juste titre légiférer, sont loin de pouvoir normalement user de cette liberté. Elles continuent à fréquenter l'atelier ou le magasin, au risque de compromettre leur santé et celle de leur progéniture, parce qu'elles n'ont pas les moyens de faire autrement. Et tant que leur subsistance ne sera pas assurée, tant qu'on ne leur donnera pas une allocation capable de les prémunir contre la misère et contre la faim, elles se surmèneront, elles endureront des fatigues qui leur sont préjudiciables, et qui pourront même paralyser leur fécondité future....