Extrait du journal

Les grands seigneurs d'autrefois ne dédaignaient pas de rendre toutes sortes de petits services à des seigneurs aussi ou plus puissants qu'eux-mêmes. C'est M. d'Avenel qui nous l'affirme, et à bon escient, dans une étude qu'il vient de consacrer au train de maison. Au fameux camp du Drap-d'Or, François Iw se présenta tout à coup devant la tente du roi d'Angleterre, Henri VIII, qui était encore couché, et comme le monarque britannique voulait se lever, le roi de France lui dit qu'il n'aurait pas d'autre valet de chambre que lui « il lui chauffa la chemise et la lui bailla n. On tenait même à honneur de remplir les offices de domesticité auprès des souverains et l'honneur était regardé comme si enviable qu'on n'hésitait pas à le payer fort cher. La vente des charges de dames d'atour, de palefreniers, de garde-vaisselle, etc. fournissait à l'Etat, en l'espèce à un Louis XIII ou à un Louis XIV, de fort beaux profits. Un garde robe achetait son emploi jusqu'à 20,000 francs et un aide de cuisine donnait jusqu'à 7,000 francs. Les uns et les autres, parait-il, n'y perdaient rien et se rattrapaient tant bien que mal, plutôt bien que mal....