Extrait du journal

Les élections du 16 novembre, à Paris, n'ont surpris que ceux qui nous connaissent mal. Certes, après cinq ans de guerre et de souffrances mvrales inouïes, en pleine crise de vie chère, les partis de récrimination, d'opposition violente et de révolte avaiernt beau jeu. Tout semblait favoriser leurs entreprises et préparer leur succès' une situation économique alarmante, la privation de charbon à l'époque la plus maussade de l'année, les lenteurs et les difficultés de la démobilisation, l'application de la loi sur les loyers, l'aggravation des charges fiscales,, l'insuffisance des pensions aux mutilés, aux veuves, aux orphelins, et tant d'autres causes de mécontentement créaient un état d'esprit au moins inquiétant. D'autre part, nous allions fairo l'expérience d'une loi électorale nouvelle qui impliquait l'existence de groupements organisés avec des comité? fortement constitués, discipliné?, prêts à la bataille. Or, un seul parti, le socialiste unifié, avait â&3 cadres, des adhérents embrigadés habitués k toutes !es grandes manœuvres électorales, entraïnés, chauffés à Mano par des agitations combinées savarrrment, par des grèves sans cesse renouvelées. Jamais peut-être ne furent plus • exploitées les décnptions de toute nature, les colères trop souvent justifiées, la foi naïve en l'avènement d'un régime qui allait ouvrir ïïïiraeuleusecrnent les portes de la' terce promise....