Extrait du journal

Armé des dispositions de la loi de igig qui vise les dissimulateurs de bénéfices de guerre aussi bien que les petits profiteurs du mercantilisme ordinaire M. le président Richard, depuis des mois. défend, dans sa dixième chambre, notre vie quotidienne. C'est à lui que les commerçants qui élèvent démesurément leurs prix doivent venir Tendre des comptes. C'est à lui que les mauvais propriétaires qui spéculent Jllicitement sur les loyers doivent fournir des explications. Il ne s'agit pas de bredouiller de vagues excusés. M., le président Richard, en toute matière, connaît ies prix normaux et les prix de revient. Il a percé tous les mystères des épices et. de la charcuterie, et de la triperie, et de la boucherie, et de la pâtisserie. Les cours des Halles lui sont familiers. Il lit tous les organes de l'Alimentation. Il vous dira combien l'escalope valait en 1912 et combien on payait. en 1915. un pot-au-feu. un pied de porc ou un titre d'huile d'olive. Et il a ses experts, qui sont des princes de la science. Et il a la Loi. Et on ne se doute pas que la loi qu'il applique la loi sévère de 191O contre les spéculateurs est issue d'un projet de loi qui fut déposé. en tgn, par M. Cruppi, alors garde des Sceaux. Et on ne se doute pas que ce 'projet de loi de IQH ressemble beaucoup à une proposition de loi que MM. Maurice Barrés et Georges Berry tenterai», en 1910. de faire adopter par les Chambres. Car, il y a dix ans. quand le beurre croûtait trente sous la livre, nous étions tous indignés. é...