Extrait du journal

pris de vive force, et cela pour d'impérieuses raisons que nous verrons tout à l'heure. Le srrand-duc est un réaliste il sait ce qu'il a dans les mains, ce qu'il peut faire et ce qu'il ne peut tenter aujourd'hui. Il voit devant lui une longue guerre, un ennemi qui veut en finir à tout prix et ne se ménage pas. Il veut durer, garder ses armées intactes et se réserver pour demain. Aussi n'a-t-il jamais hésité à ordonner une retraite nécessaire. Perdons du terrain, mais sauvons les hommes. Un jour viendra où la force des hommes parlera. » Au-dessous du ennd-duc, trois chefs Tvan.iw. pour les armées du Sud-Ouest Alexeief. armées du Nord.Ouest Rousski. armées du Nord, hommes de décision, de sang-froid, d'intelligence claire. Sous eux, des commandants d'armée passés e l'épreuve du feu, la seule qui compte auirviiH'Vni: Citer^i-je Rroussilof, Ewert, Radko-Dimitrieff, tant d'autre?? Et. à ious les degrés de la hiérarchie, des officiers sérieux, travailleurs et courageux jusqu'à la folie. Oui, le seul reproche que l'on puisse adresser aux officiers russes, c'est de mépriser la mort et de s'exposer, quoi qu'il arrive, sans penser aux conséquences. Je ne donnerai qu'un exemple, mais quel exemple Un régiment de cosaques, régiment que je connais, a changé sept fois de colonel en l'espace de quelques semaines. Six colonels sont tombés successivement à l'Pnnemi je vous prie de croire que ces officiers avaient quelque plaisir à galoper à cent mètres devant leurs hommes. N'a-t-on pas vu un de ces régiments de cosaques charger une batterie lourde allemande et !a prendre ? L'armée serait elle mal nourrie, insuffisamment vêtue ? Souffre-t-elle à l'excès de la faim, du froid, de la pluie? Non, les soldats que j'ai vus sur les lignes étaient parfaitement chaussés les bottes russes sont meilleures que nos chaussures réglementaires, fort bien vêtus, et leur nourriture, d'excellente qualité, était abondante....