Extrait du journal

sionomie générale, il correspond aux indications des scrutins des I et 8 mai, qui ont donné la prépondérance numérique au parti radical et radical socialiste, et, par le choix des personnalités qui le composent, il révèle le souci qui a guidé M. Edouard Herriot de réunir autour de lui, sans préoccupations de dosage des groupes et sous-groupes, des hommes qui, dans leur ensemble, inspirent confiance à l'opinion publique. Pour quelle tâche ? M. Herriot, en diverses conversations publiques ou privées, aussi bien que dans sa réponse au cahier des conditions participationnistes des S. F. I. 0., a révélé son ambition et son angoisse. L'angoisse, très naturelle, c'est de diriger les destinées du pays dans une période où les problèmes financiers et internationaux se posent « urgents » et « redoutables ». L'ambition qui est la plus noble. c'est d'en rechercher les solutions avec la seule passion du « bien public ». Depuis que les résultats électoraux l'ont désigné pour le pouvoir, M. Herriot, par ses attitudes, par sa réserve, par la prudence de son langage, a montré que cette ambition, ainsi exprimée, n'est pas seulement une formule. Elle traduit un état d'esprit que, certes, d'autres hommes, venant d'un autre horizon politique, ont eu ou auraient. Mais il ne s'agit ni d'épiloguer sur le passé ni de prophétiser pour l'avenir. Il s'agit de l'heure présente et, à l'heure présente, c'est M. Herriot qui est investi par le Président de la République de la charge du gouvernement. Aux Chambres à faire confiance à la personnalité et au programme. A la personnalité ? Sans faire état de sa valeur morale et intellectuelle, ce qui serait pourtant de toute équité, il ne peut y avoir de préjugé défavorable contre elle, même du côté droit de la Chambre si l'on veut bien se rappeler et le concours qu'elle apporta, sans conditions, au gouvernement de M. Poincaré et les offres pressantes de collaboration qui lui furent adressées par les chefs 'successifs des ministères de la législature défunte. Au programme ? En attendant les précisions qu'apportera aujourd'hui la déclaration officielle du gouvernement, reportonsnous au manifeste lu par M. Herriot mardi dernier au comité exécutif du parti radical et radical socialiste. D'une voix courageuse et avec des arguments décisifs, il a écarté tout ce qui, dans les réformes réclamées par les S. F. I. 0., pourrait être considéré comme une menace pour les finances publiques et comme un sujet d'alarme Le budget d'abord et sans déficit. Je cherche ce qui est possible et ce qui pe l'est pas....