Extrait du journal

On a gardé le souvenir d'une page vibrante de J.-J. Weiss, où, au moment de la réorganisation de l'armée, il s'élevait contre lés « quakers de l'ordonnance » qui avaient banni, dans leurs réformes, « tout ce qui était parade, fête et tapage ». Il regrettait les bonnets à poil et les tabliers blancs des sapeurs, les chabraquês-, ?ts sabretaches, les aigrettes, les bonnets d'astrakan, les colpacks, tout le cliquetis des couleurs distinctives, les restes d'une ornementation un peu exotique, qui disaient les pays parcourus au loin par les vieux militaires. Et il n'oubliait pas le tambour-major, rutilant d'or, avec son gigantesque plumet, qui le faisait paraître encore plus grand. Le point de vue purement utilitaire prévaut, cependant. Mais le tambour-major d'autrefois, chamarré sur toutes les coutures, a gardé sa légende, a conservé une popularité posthume. Ce bel homme qui attirait tous les regards, était éblouissant et traditionnellement galant. Le théâtre en avait conservé le type. Qui ne se rappelle le tambour-major du Caïd et. dans la Fille du tambour -major, le prestigieux Monthabor, faisant son entrée dans Milan en tète de l'armée ?...