Extrait du journal

= EDITION DE PARIS le père de Guignol De temps à autre, nous apprenons par les jàuxiaux qu'une ville française ouvre une souscription, dans le but d honorer la iaémoire d'un de ses enfants, célèbre à un titre:, quelconque. Les particuliers connus, ainsi que les assemblées comrnttaales et départementales, reçoivent cte chaleureux imprimes, leur demandant de s'associer à ce projet; mais, le plus souvent, les promoteurs' ne reçoivent que des encouragements verbaux, conçus dans les termes les plus flatteurs, ce qui reste insuffisant. Il faut dire qu'on a beaucoup abusé de ce genre de contribution. Autrefois, quand on réservait l'honneur de la statue, du buste ou de la plaque commemorative à des hommes dignes de ces hctnmages et s'imposant au respect uiSafcrsel, les gens ne se faisaient pas tirer l'oreille. Il en va différemment, depuis qu'on s'est mis à inaugurer pour le seul plaisir de l'inauguration, pour des discours et de la musique. Le jour viendra où la statuomanie sombrera sous Elle conservera, cependant, un asile à Lyon. Ce n'est pas que les habitants de cette ville soient particulièrement frappés d'une aussi singulière maladie, qui pourrait bien être un symptôme de décadence. Mais il se trouve qu'un Lyonnais, mort il y a quatre-vingt-douze ans, un certain François Grognard, laissa par testament à ses concitoyens une somme importante, dont le revenu doit être employé à l'achat de portraits ou de bustes de peintres, graveurs, sculpteurs, architectes, savants nés à Lyon, et considérés pour leur talent....