Extrait du journal

Un léger sourire semble acquiescer à la seconde hypothèse, et M. Vandervelde, soudain dressé, me dit, en scandant énergiquement ses paroles Oui. J'ai eu l'écho de certaines inquiétudes françaises, provoquées non point par ma présence ou par la présence des socialistes dans le gouvernemeut belge. mais par celle des membres flamands dans notre ministère. Or, je tiens à ce que vous disiez que ees craintes sont entièrement injustifiées. Ce n'est pas parce qu'on parle flamand, parce qu'on désire que la langue flamande soit, en Belgique, à égalité avec la langue française que l'on est pour cela plus éloigné du coeur de la France. Les Flamands ne sont nullement antifrançais ils professent pour votre pays les mêmes sentiments fraternels que les Wallons Pour ma part, je n'ai pas l'impression de franchir une frontière lorsque je vais. de Gand à Paris. Vous n'accuserez pas l'armée belge de ne point avoir fait tout son devoir à côté de la vôtre, pendant la guerre or, notre armée était composée, en majorité, de Flamands, puisque l'invasion allemande avait bloqué, en Belgique occupée, une grande partie des recrues wallonnes. Non. Le nouveau gouvernement belge, avec des memhres flamands, s'honore de professer aittant d'affection pour la France que son prédécesseur. Et on s'en apercevra. Jean Luchaire....