Extrait du journal
Nancy, 8 mars (dép. Petit Parisien.) Un épouvantable accident d'aviation s'est produit cet après-midi, sur le ter rain du 21° régiment d'aviation, à Essey. Il était 15 h. 10. Le lieutenant Martin, les sergents Bermont et May et le soldat de 2« classe Charenton prenaient place sur un avion de bombardement, •lequel était piloté par l'officier. L'appa reil, muni de deux moteurs, avait décollé et avait déjà pris un peu de hauteur lors que l'un des deux moteurs 6'arrêta. L'on vit alors l'énorme appareil tomber en tourbillonnant et. venir s'abattre sur le sol, ensevelissant ses quatre occu pants. Los soldats présents sur le terrain se précipitèrent au secours. Us ne soupçon nèrent pas toute l'extrême gravité de l'accident. En effet, le gros avion ne sem blait pas très endommagé. Entendant des cris de douleur, ils dégagèrent tout d'abord celui qui les poussait, le soldat Charenton. Poursuivant leur travail de sauvetage, ils découvrirent, quelques instants plus tard, le lieutenant Martin et les sergents Mav et Bermont; mais tous trois avaient cessé de vivre. Leur mort avait dû être Instantanée. Les trois cadavres furent immédiate ment transportés à l'hôpital de Nancy, où ils reposent en attendant leur mise en bière. Quant au 60ldat Charenton, après avoir reçu sur place les premiers soins, il fut également conduit à l'hôpital. On ignore la gravité de ses blessures; le médecin ne le croit pas en danger. Le récit d'un témoin oculaire L'un des soldats qui avaient assisté à la dramatique chute et fut parmi ceux qui se portèrent au secours des victi mes nous a fait en ces termes le récit de l'accident : C'est au moment- de notre plein tra vail, alors que de nombreux avions étaient « en l'air », que s'est produit l'épouvantable accident. » L'appareil venait à peine de décoller, quand je fis remarquer à un camarade que l'avion du lieutenant Martin venait de faire un brusque soubresaut, en môme temps que l'un de ses moteurs s'arrêtait brusquement ; je ne pus m'empêcher de pousser un cri, ajoutant : « II aura du mat à se relever !.. » » Effectivement, il ne se releva pas, et, quelques secondes plus tard, il venait s'aplatir sur le terrain dans un grand fraoas. » Toute cette scène n'avait pas duré trois minutes. line enquête est ouverte Dès qu'il fat Informé de l'accident, le général Oamoiin, récemment -nommé au commandement du 20° corps, se rendit à l'hôpital pour saluer les restes des trois infortunées victimes. D'autre part, un important service d'ordre, destiné à maintenir la foule aocourue de Saulxure et d'Essey, fut placé autour des débris de l'avion, qu'une commission d'enquête, désignée pour rechercher les causes de l'acci dent, visitera demain matin à la pre mière heure. La nouvelle de la catastrophe a causé une profonde émotion à Nancy, où le lieutenant Martin, né à Remiremont, et âgé de vingt-sept ans et marié, était fort connu et très estimé....
À propos
Le Petit Parisien est un grand quotidien français, publié entre 1876 et 1944. Il était l’un des principaux journaux sous la Troisième République.
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