Extrait du journal

La réception qui attend M. Fallières sera beaucoup plus solennelle. Elle prendra un caractère d'ampleur que n'avaient point les précédentes manifestations, et laissera, par suite, un souvenir durable. Tout d'abord, c'est dans la ville fédérale, dans la capitale, Berne, que le Président a été invité à séjourner. Les corps constituég lui seront présentés. Le Conseil fédéral, au grand complet, les bureaux du Conseil national et du Conseil des Etats la Chambre et le Sénat de là-bas les officiers supérieurs de l'armée assisteront au repas qui lui sera; offert et à celui qu'il offrira. Pour lui faire honneur, le chef du département de la Guerre a levé plusieurs bataillons et plusieurs escadrons l'armée n'étant point permanente et M. Fallières constatera ainsi la solidité et la discipline dé ces montagnards qui comptent parmi les meilleurs tireurs du monde. On peut dire que cette visite que d'aucuns, des deux côtés du Jura, souhaitaient depuis de longues années, affirmera la cordialité des rapports qui ont toujours régné entre les deux pays. Si, en effet, il y a quelque quinze ans, des dissidences se manifestèrent entre Paris et Berne, dans l'ordre économique, dissidences vite abolies par la signature d'un accord douanier, la bonne entente fut de tradition dans l'ordre diplomatique. Du côté du nord, la Confédération conçut parfois quelques appréhensions l'Allemagne réclamait avec trop d'énergie des extraditions politiques. Du côté de l'ouest, il n'y eut jamais qu'échanges de procédés courtois, témoignages réciproques de confiance. Ce qui permet de mesurer cette stabilité de relations, c'est la durée même du séjour du représentant. actuel de la Suisse en France M. Lardy a célébré, l'an dernier, le vingt-cinquième anniversaire de sa nomination a. Paris....