Extrait du journal

Pour l'instant, il convient de s'en tEnir aux faits suivants qui, seuls, sont certains Et d'abord la proposition initiale de M. Briand sur la mise hors la loi de la guerre s'adressait exclusivement aux Etats-Unis 'et tendait uniquement à provoquer une manifestation franco-américaine. En suggérant d'y associer les principales puissances, c'est M. Kellogg qui a placé la question sur un autre terrain et modifié complètement les Sonnées du problème. Du coup, la déclaration vague et compréhensive, qui était possible entre les deux pays, est devenue extrêmement difficile. On commet donc une erreur quand on prétend, comme certaines dépêches, que c'est du côté français qu'on a changé et fait machine en fcaisT en suggérant dans sa seconde note du 6 janvier dernier, l'établissement d'un texte que signeraient préalablement Paris et Washington et qui serait ensuite soumis à l'agrément des autres puissances, est resté absolument fidàle à sa proposition initiale. De même, il est demeuré absolument logique avec lui-même et avec son attitude passée en faisant, de la façon la plus discrète, par la simple addition du mot « guerre d'agression les réserves indispensables que lui imposaient sa qualité de membre de la S. D. N. et les obligations qui en découlent pour lui. Si le gouvernement des Etats-Unis, au cours des négociations qui vont suivre, refusait de tenir compte de ces réserves et du travail fait à Genève où on s'est heurté, en septembre, à des difficultés considérables pour arriver à mettre sur pied et à faire adopter le texte de la motion polonaise, il entraînerait fatalement l'échec de la manifestation symbolique projetée. Il est de toute évidence, en effet, qu'aucun gouvernement signataire du covenant ne pourrait souscrire à une déclaration qui irait à rencontre les engagements précédemment pris par lui et qui, en outre, en cas d'attaque non provoquée de sa part, risquerait de priver son pays des secours qu'aux termes du pacte, il est en droit d'attendre de ses cosignataires....