Extrait du journal

On se réunit Genève au début de septembre, le représentant du Reich y fait des déclarations mesurées, pleines de s^ns. Le souci qui l'inspire semble être celui de la reconstruction européenne il y promet son active coopération. celle d'un peuple désormais acquis aux tâches réparatrices de la paix. Mais, avant que ses paroles aient éu leur plein écho, une autre voix retentit des confns de la Prusse Orientale. Celle-là rappelle un •– passé de larmes et de sang, et prétend que l'Allemagne, l'ayant subi sans l'avoir causé, n'accepte pas le jugement qui a établi ses responsabilités. Le maréchal Hindenburg veut que ses soldats aient eu le cœur pur et les mains pures. Cette apologie ne devient-elle pas du même coup celle des diplomates, des généraux et des princes, dont l'ignorance et la rapacité déchaînèrent la catastrophe? On oublie le premier discours de Stresemann à Genève, ou plutôt çai ne le comprend plus. On le comprend moins encore quand le ministre, essayant de préciser la pensée du président, tombe à son tour dans les plus dangereuses équivoques. Il est vrai qu'il ne profeste que contre les responsabilités « uniques » de l'Allemagne. Ces nuances passent inaperçues. Ce, que le public retient, c'est un appel à j'arbitrage, qui peut dissimuler le début d'une offensive contre le traité c'est un appel au désarmement général, qui peut précéder des revendications d'ordre militaire. Autant de démarches troublantes, dont l'interview accordée au représentant du Petit Parisien à Genève n'annule pas l'effet. Cette interview nous prétente pourtant à nouveau le Stresemann des meilleurs jours. Elle est toute consacrée aux rapports franco-allemands elle place la collaboration des deux grands peuples voisins au premier plan de la politique européenne....