Extrait du journal

LES PAYS DE FRANCE La Chambre des députés vient de renvoyer à une commission spéciale la proposition de loi de M. Charles Beauquier tendant il la division de la France en un certain nombre de grandes régions administratives. Nos circonscriptions départementales remontent, comme on sait, à 1789. Chose curieuse, et qui n'est pas suffisamment connue, cette division nouvelle en départements n'avait, dans l'esprit, de nos pères, qu'un caractère passager et transitoire. Pour réaliser l'unité française sous une même loi et sous une même autorités, ils procédèrent hâtivement, sans préparation, à un morcellement artificiel des anciennes provinces et à leur répartition en compartiments administratifs et politiques d'égale dimension. Et, tout de mêmes, l'Assemblée constituante se rendait si bien compte du caractère provisoire çle son œuvre qu'elle réserva expressément, dans l'article 6 du décret du 26 février 1790, les droits des citoyens et des administrations locales à proposer une revision territoriale et à réclamer des pouvoirs publics tout ce qui parai trait le plus convenable à l'intérêt général budgétaire aussi bien qu'à celui des justiciables ». ^C'était la porte ouverte aux réformes. Certes, nous le répétons, la Constituante avait de- bonnes raisons pour expliquer son attitude. Coûte que coûte, il fallait détruire le ,particularisme de l'ancien régime, centraliser afin d'unifier. Et si 'l'on objecté cela qu'un morcellement en quatre-vingt-trois circonscriptions administratives n'était point nécessaire pour opérer l'unification, que ce morcellement excessif ne pouvait qu'étendre la plaie du fonctionnarisme et grever inutilement le budget, Mirabeau, Duquesnoy, Rabaud Saml-Étienne, Thouret, dessin et tous les partisans du projet ne laissaient pas d'avoir réponse à l'objection...