Extrait du journal

L HOMME PRIMITIF Je ne sais rien de troublant comme la constatation des états inférieures de l'humanité, comme la description de races demeurées si dégradées, si primitives, dans leur abjection, qu'on arrive ne pouvoir saisir que difficilement leur degré de parenté avec les autres hommes. Comment, alors que les êtres humains, partout ailleurs, s'élevaient, se groupaient, triomphaient de la nature par leur industrie et par leur art, formaient une civilisation, fondaient des villes, des empires, se donnaient une organisation, comment des tribus restaient-ellvs, sur d'autres points du globe, absolument sativages, ne percevaient-elles même pas les conditions d'existence qui semblent, aujourd'hui les conditions normales? Ce problème nous reporte à nos origines. Comment se fait-il que des peuplades, en certaines régions, soient à tant de centaines de siècles en arrière de nous! Quelle fatalité a pesé sur elles! Pourquoi les notions qui nous semblent si simples, à nous, leur échappent-elles encôre? Pourquoi sont-elles si lamentablement déshéritées qu'il semble qu'elles n'occupent qu'un état intermédiaire entre l'homme et la bête? Et, de fait, leur intelligence est si restreinte, si bornée que ce nest qu'avec un effort que nous pouvons voir en elles des membres de la famille humaine!...