Extrait du journal

Pour que nos élus supportent, sans trop de colère le régime d'inconfort au quel ils sont soumis, Û y a enlouf cas une précaution à prendre : c'est de leur interdire d'aller à Washington visiter le Parlement américain. S'ils y pouvaient pénétrer et qu'ils dussent ensuite réintégrer le Palais ] Bourbon, ils auraient la sensation du paradis perdu. Ce Parlement américain siège au Capitole, et ce nom déjà est plein de promesses. Le Capitole est blanc et majestueux. Il abrite à la fois le Sénat et la Chambre des députés. Les salles sont vastes. Chacun a son fauteuil. On ne se cogne pas en s'as seyant. Mais la merveille du Capitole, c'est le bâtiment immense, intermina ble, où sont installés les bureaux par ticuliers des élus. On y accède de la salle des séances par deux longs souterrains, munis de petits tramways électriques, qui sont de vrais bijoux. Chaque député est doté, dans ce bâib ment, d'un vaste cabinet de travail con fortablement meublé, muni d'un télé jphone, d'une machine à» écrire, d'une toilette avec eau chaude et eau froide, d'un appareil enregistreur où se dérou le, d'un mouvemerit régulier, le compte rendu des débats. Le Sénat, comme la Chambre, a son restaurant. Presque tous les sénateurs et les députés déjeunent au Capitole : ce qui est une façcm de gagner du temps. Notons à ce propos que les Chambres américaines, voulant donner l'exemple de la sobriété, ont, il y a quelques an nées, voté une loi qui proscrit le vin et l'alcool dans toute l'étendue du palais parlementaire. Les mauvaises langues assurent que les députés avaient voté cet amende ment avec l'espoir que le Sénat le re pousserait. Mais le Sénat les prit au mot et c'est ainsi que, depuis lors, on ce boit que de l'eau au Capitole....