Extrait du journal

Ce jour est arrivé. Le vaincu de 1918 est sorti de l'ombre où il se tenait tapi, guettant les circonstances et tissant la i. ame de ses ténébreux desseins. Il a cru au signal de l'heure, et y a répondu ;,vec une ardeur prématurée. « Il ne m; pressera pas écrivait encore son biographe. En quoi celui-ci se trompait. Des tempéraments comme celui de Ludendorff ne peuvent se résigner longtemps iL des manœuvres préparatoires. Le besoin d'action les talonne ci. ils y cèdent brusquement, comme s'ils étaient poussés par le démon intérieur qui les agite. L'homme qui, se débattant au milieu d'une situation militaire désespérée, donnait, en 1918, ces coups de boutoir furieux et disjoints qui semblaient les derniers sursauts d'un fauve aux abois, cet homme n'a pu rester spectateur patient de la chute de son pays dans l'abîme. Il bout, il écume, il délire. Et, tout à coup, il bondit contre ceux qu'il considère comme les auteurs du mal, puis s'efforce de les prendre au collet. Seulement, il a mal ordonné ses mesures, et l'on voit finir en condottiere celui • lui rêvait d'être le grand restaurateur. C'est que, souvent, la haine est mauvaise conseillère. Or, chez lui, elle est profonde, tenace et ancienne. Lisez m's Mémoires. Ils ne sont qu'un réquisitoire passionné et parfois féroce contre ces misérables civils qui n'ont pas su galvaniser le peuple allemand et le dresser tout entier contre la cohorte de ses ennemis. Les Bethmann,Hollwcg-, les Michaelis, les Max de lîade sont pour lui des traîtres et des hnbécles. dont la criminelle indolence a paralysé ses propres efforts. Car aax >i'iix de l'ancien quartier-mai!re générul, ''armée n'a jamais failli. Elle a marché de victoire en victoire et, si elle a finalement succombé, c'est que le peuple, abandonné par des gouvernants dignes de la corde, a désespéré trop t Notez que, seul, parmi ces goueerle kaiser, qui cependant les avait < -Moisis et a fini par fuir comme un lâche, n'est pas compris....