Extrait du journal

Le traité de Bucarest fut, à l'origine, tm moyen de fortune pour arrêter sans délai une guerre abominable. Mais les Etats qui en avaient bénéficié voulurent naturellement en faire la charte définitive de la péninsule des Balkans. La Bulgarie, qui en avait été la victime, a toujours refusé de reconnaître cette intangiMité- Comment l'en blâmer ? La seconde guerre balkanique, qu'elle a follement déchaînée, il n'est cependant pas équitable de lui en faire porter, à elle seule, toute la responsabilité. Au surplus, quoi bon épiloguer sur les responsabilités historiques ? Voyons les résultats. Après le traité de Bucarest, l'alliance qui avait obligé les Bulgares à signer la paix se maintint pour les obliger à la respecter. Il y eut entente étroite entre les Grecs et les Serbes. Les Roumains gardèrent partie liée avec leurs alliés de la veille. L'objet de cette entente était de maintenir n l'équilibre des Balkans >» c'est ainsi qu'on appelait l'état de choses issu de la seconde guerre balkanique. La Russie, la France et l'Angleterre faisaient du maintien du traité de Bucarest intangible un axiome de leur politique. L'Autriche, au contraire, avait demandé la revision du traité elle avait gagné par là des sympathies en Bulgarie. La presse de la Triple Entente qui avait acclamé l'idée de l'entente balkanique et les victoires des alliés, déçue par la lutte fratricide de 19i3, se répandait en plaintes amères et cessait de bien comprendre la situation réelle de la politique dans la péninsule elle se montrait particulièrement sévère nnur la Bulgarie....