Extrait du journal

Aujourd'hui, disette presque absolue de nouvelles. On nous dit seulement que l'ennemi a renouvelé, dans la région d'Ypres, des attaques dont il est assez difficile de comprendre les raisons. Car même si elles aboutissaient, contre toute probabilité, à l'ouverture, dans cette ré,gion, d'une légère trouée, les Allemands, pris d'un côté par l'inondation, de l'autre par nos troupes de la Lys, ne pourraient pas pousser bien loin au delà du canal de l'Yser. Mais peut-être qu'avant d'être obligés de plier bagage, ils cherchent tout simplement à mettre sur ¡leurs blessures d'amour-propre le baume d'un petit succès, lequel, d'ailleurs, se refuse obstinément à leurs désirs. On s'explique mieux, par contre, les 'tentatives qui ont pour but de nous déloger de nos positions des Vosges. Celles-ci constituent pour l'ennemi une menace permanente, et pour les plaines de l'Alsace un réel danger. En les voyant se consolider peu à peu et s'élargir jusqu'à toucher les abords de Colmar et de Mulhouse, comme l'ont montré de récents communiqués, les Allemands éprouvent une certaine inquiétude, avec le besoin de se donner de l'air. Disons tout de suite qu'ils ne sont pas plus heureux là qu'ailleurs....