Extrait du journal

Pendant trois jours, point d'événement devant Verdun, sauf une petite attaque que, probablement pour tenir ses gens en haleine, le kronprinz a fait dessiner jeudi, en tin de soirée, contre nos positions au sud de Douaumont, et qui a été refoulée. Le bombardement violent et continu du secteur occidental paraît donc avoir été surtout défensif. Les Allemands voulaient se prémunir contre des agressions possibles pendant les réparations assurément difficiles auxquelles leurs pertes récentes, qui furent énormes, les obligeaient à procédcr et, ne pouvant pas agir, ils canonnent. Ils doivent bien savoir, cependant, après expérience, que leurs marmites ne peuvent suffire à leur donner Verdun. Et voici maintenant qu'ils ont peur des nôtres. Le monopole de la grosse artillerie leur échappe et, de se voir égalés, sinon distancés par nous, en fait de canons géants, ils éprouvent un sentiment qui tient à la fois de la crainte et du dépit, au point que leurs journaux écrivent des sottises, comme celle-ci, par exemple, que le béton des forteresses allemandes résisterait mieux que celui des forteresses belges. Nous savons qu'il y a fagot et fagot. Maïs le béton aut topjours du béton, et les explosifs le brisent comme verre, aussi bien à Mayence qu'à Anvers....