Extrait du journal

PoïlTjET COISTTJE Je me suis posé hier cette question ingénue Pourquoi le plus désagréable de tous les bruits, pourquoi le bruit brutal et tragique de l'explosion, de da catastrophe et de la guerre, doit-il nécessairement accompagner t o u t e fête nationale, toute fête populaire ? En d'autres termes, pourquoi les heureux éprouvent-ils toujours le besoin, quand ils croient avoîr quelque motif de se réjouir, de tirer des coups de canon ou d'allumer des pétards ? Je ne parle pas des feux d'artifice, qui ont leur raison d'être, qui constituent un spectacle charmant, parfois même féerique. Je ne veux parler que des coups de canon et que des affreux pétards. Je voudrais qu'on me dise pourquoi le bruit sinistre du canon, qui peut faire trembler tout un peuple, peut aussi aux jours de fête remplir d'allégresse et de gaieté. Et le bruit d'un pétard, ce bruit de compteur à gaz qui saute, ce bruit de pneu qui éclate, ce bruit d'accident et de mort, est-ce donc vraiment un si joli bruit ?...