Extrait du journal

En ce qui concerne la limitation des armements navals proposée par M. Hughes, il est incroyable que certains aient pu mettre en doute son caractère avantageux pour toutes les parties intéressées. Le fait que la procédure adoptée pour publier la proposition elTarouchait visiblement certains délégués européens ,parait avoir donné le change sur le fond de la question. En réalité, les représentants de l'Angleterre ne pouvaient qu'être satisfaits de cette proposition, qui maintient définitivement la marine anglaise au premier rang. L'arrêt projeté des constructions navales ne saurait gêner l'Angleterre en multipliant le chômage, puisque l'Angleterre ne construit rieh actuellement. De même, le projet de mise au rancart d'un certain nombre d'unités navales ne crée aucune difficulté au point de vue des effectifs, puisque la proposition américaine laisse a l'Angleterre vingt-deux grosses unités, et que le nombre des dreadnoughts de la Grande-Bretagne entièrement armés ne dépasse pas douze. Du côté japonais, la satisfaction ne peut être moins grande. La proportion de trois à cinq paraît certainement suffisante à assurer la défense éventuelle du Japon, étant donné que la flotte japonaise est concentrée, au lieu d'être partàgée en deux comme la flotte américaine, et surtout étant donné que les seules bases navales sérieuses dans le Pacifique occidental sont des bases japonaises. Pour ces raisons, il paraît dès maintenant certain que l'accord naval sera réalisé. Les amendements qui seront présentés, par exemple les amendements britanniques sur la continuité des constructions navales et la nécessité de réduire davantage le nombre des sous-marins, ne pas des excuses préparant un refus, mais au contraire des contre-propositions sincèrement destinées à améliorer le projet et à faciliter une entente. Il est à peine besoin de souligner l'importance du service ainsi rendu par les Etats-Unis à l'intérêt général, en arrêtant, pour la première fois, la course: aux armements. Bien que la limitation des armements terrestres soit malheureusement impossible, dans l'état actuel du monde, et avec les responsabilités pesant sur la France, il n'est pas défendu d'espérer qu'un jour viendra où le précédent ainsi créé, pour le problème relativement simple de la marine, pourra être utilisé pourles armées....