Extrait du journal

Il faut s'attendre à tout de la part de ta nature, qui se plaît à exercer sur nous son humeur narquoise il y aurait quelque ironie à ce que le soleil, après deux tnois de disparition, se montrât précisément au moment où prennent fin les villégiatures et où on dit adieu à la campagne, mais, bien que fort en retard, il sera le bienvenu, s'il persiste, et nous pensons surtout à nos troupiers, qui ont besoin de lui, pendant qu'ils déploient leur belle ardeur à ces grandes manœuxres, pleines d'enseignements, avec tous leurs incidents imprévus. Il faut de l'azur au vol des aéroplanes, ces aigles j dressés pour la guerre, sentinelles, dans le ciel, des armées auxquelles elles dévoilent les mouvements de l'adversaire. Il faudra de la lumière pour le scintillement des armes, aux revues qui terminent ces vastes exercices, sérieuses épreuves du commandement et des qualités caractéristiques du soldat français. Quel que soit le temps, Paris reprend son existence active, et ce ne sont pas seulement les théâtres qui font leur réouverture. L'invisible génie qui préside aux représentations que donne ellemême la grande ville compose ses programmes, toujours fertiles en surprises, et songe aux rôles qu'il distribuera, dans les événements, à des acteurs dont beaucoup ne sont pas prévenus de ce qu'il attend d'eux. Gardant le secret, à son habitude, il désigne, sur son carnet, ceux auxquels il réserve un personpage souriant, et ceux qu'il mêlera à du drame. Si on savait où l'atteindre, ce mystérieux imprésario, on lui demanderait de donner un peu moins de tragé- j dies dans le spectacle qu'il prépare pour cette saison. Nous en avons un peu trop vu sur les affiches précédentes. Nous sommes vraiment las du crépitement des revolvers, des gens qui se prouvent leur amour en tirant l'un sur l'autre, des attentats de toute sorte....