Extrait du journal

Leur mission ne s'exerce point, de façon directe, en faveur des hommes, je me hâte de le dire. Mais ils ne sont pas i'Tion plus sectateurs de la levrette en parJetot. S'ils ne s'occupent de rechercher la 1 solution d'un quelconque des problèmes sociaux, c'est par modestie. Comme bien d'autres qui n'ont pas hélas la même franchisse, ils n'y comprendraient rien. -ils l'avouent et il faut leur en savoir gré. C'est aux animaux qu'ils s'intéressent fjparce qu'ils s'émeuvent des cruautés qu'on leur prodigue. Contre la sauvagerie réelle de certaines coutumes, contre fies abus de l'homme envers ceux qui le ^servent et le nourrissent, ils partent en [•guerre- avec une foi de croisés. « Par des usages barbares, des caprices de Ro'mains de la décadence, nous nous transformons, disent-ils, en bourreaux inexensables. Car tout le mal que nous faisons aux bêtes est inutile. Et il ne nous en coûterait rien de devenir meilleurs. » Le général en chef de cette nouvelle 'cohorte d'Amis des Bêtes est M. Menin, -auteur d'un réquisitoire virulent et fort bien écrit, d'ailleurs, contre les cruautés de l'homme insensible aux souffrances qu'il ne ressent point. Ce réquisitoire, édité sous forme de brochure m'a plus intéressé, je l'avoue, que beaucoup de tartines savantes et compliquées à pipii-eir. Et puis n'est-il pas reposant de déf laisser pour un jour les sujets à la globe ^de l'espèce humaine et d'abaisser un t'eu i-Eon regard autour de soi ?...