Extrait du journal

Laissons donc, le plus souvent, les ministres derrière leur bureau, les militaires dans leurs casernes et les industriels dans leurs usines. Sans îouci de ces hauts personnages, allons boire des grès dans les Dierhallen et nous mêler aux propos des buveurs allons, dans les clubs d'athlètes et de sportsmen, voir où en sont les records et parler des Olympiades prochaines. Voyageons dans ces confortables « troisième classe » où nous écouterons les conversations des bonnes gens qui! parleront davantage de leurs petites affaires personnelles que des grandes affaires de l'Etat; tâchons de renouer d'anciennes relations, de retrouver des camarades de jeux. s'il en existe encore. Naturellement, au cours d'une telle enquête, j'entendrai émettre des opinions d'une intéressante variété. Les unes seront agréables à nos oreilles françaises. d'autres le seront moins. Il faudra les écouter avec le sangfroid de l'homme qui sait la fragilité des témoignages oraux et attendre que, de leur ensemble, puisse se dégager un embryon de conclusion. Je dis bien un embryon. On ne juge pas définitivement un pays comme l'Allemagne et, d'ailleurs, n'importe quel pays, après un voyage d'un mois et demi. On doit se contenter d'apporter sa modeste contribution à l'édifice que construisent les hommes sincères et se garder da pécher par orgueil....