Extrait du journal

XII. CHIRURGIE ESTHETIQUE Regardez-vous dans la glace. Ne trouvez-vous pas que les pinces sont bien comme ça ? Je suis chez un chirurgien esthé tique à qui je viens d'exprimer mon désir de rajeunïr. Je me regarde. Petite secousse. De chaque côté de ma tête, aux tempes et aux joUes, prè3 des oreilles, des pinces à linge me tirent !a peau. Cela me donne un aspect de Mongole, mais je n'ai plus une ride. C'est cocasse, pas triste, c'est même un peu ridicule et je rirais volontiers si les pinces ne m'en empêchaient. Le chirurgien m'explique : Vous comprenez : je vous enlève la peau comprimée entre les pinces ; je recouds, et vous avez exactement le visage que vou3 voyez maintenant. C'est tout simple, en effet. Il fallait y penser. Or ce sont les Américains qui y ont pensé les premiers ; du moins, mon interlocuteur me l'affirme. La chose, paraît-il, ne se fait en France que depuis dix-huit ans. Il y a dix-huit ans, une actrice célèbre rentra à Paris après une tournée triomphale, en Amérique, triom phante même, car chacun s'extasia sur son subit rajeunissement. Les re porters, toujours indiscrets, parlèrent d'opération mystérieuse, de peau re tendue. Bref, après enquête, mon chi rurgien apprit que l'on avait enlevé à l'étoile, dans le cuir chevelu, une bande de peau allant d'une oreille à l'autre ; ce qui, du coup, avait supprimé les rides du front et les pattes d'oie... L'histoire est un perpétuel recom mencement. De fait, les Américains ont renouvelé, sans le savoir, peut être, l'opération que le duc de Richelieu vieilli sa faisait faire tous...