Extrait du journal

Il importe aussi que nos braves soldats, si dignes de la reconnaissance du pays, en reçoivent le témoignage sous la forme d'une sollicitude constante. Ils ont droit aux plus grands ménagements. Tout ce qui n'est pas indispensable à l'entraînement militaire et à la discipline, tous les exercices de caserne du temps de paix, toutes les fatigues inutiles doivent être évités avec le plus grand soin. Il faut que les repos organisés soient bien compris et que rien ne vienne empêcher les hommes de se remettre de la vie si dure des tranchées. Les permissions doivent être accordées largement à tous ceux qui en font un bon usage. Est-il besoin de dire que la nourriture, l'état des cantonnements doivent être l'objet des soins les plus diligents, d'une administration avertie par l'expérience de trois années ? Un point très important est celui des récompenses. Toute injustice dans leur attribution froisse et démoralise les hommes. S'il y a eu, involontairement, des erreurs et des oublis, qu'on ne craigne pas de les réparer. Il ne suffit pas de se préoccuper de l'avant. La tenue de l'arrière importe aussi à la conduite de la guerre. Il y a du reste, entre l'avant et l'arrière, une communication constante qui deviendra de plus en plus étroite. Ici, c'est une administration sage et ordonnée que nous réclamons une fois de plus. Il faut, de toute nécessité, qu'en intensifiant la production, en restituant à l'agriculture tous les hommes dont l'armée n'a pas strictement besoin, en améliorant les moyens de transports, on rende plus faciles les conditions de la vie. Bref, il faut s'organiser pour assurer l'effort final. Toutes les bonnes volontés, trop souvent ecartées, doivent être intelligemment mises en œuvre....