Extrait du journal

La f in d'un royaume L'Italie a commencé la célébration des anniversaires de la mémorable campagne des Mille, cette épopée qui aboutit à la conquête du royaume de Naples, il y a cinquante ans. Voici un demi-siècle :que la carte politique de la Péninsule se modifia profondément, par la réalisation de l'unité, sous le sceptre de Victor-Emmanuel. Les témoins de ces événements, la suite de l'étonnante expédition garibal̃dienne, sont devenus rares. C'est à Paris que vit le plus important d'entre eux. C'est une femme. Ce fut une reine, la reine de ce royaume qui s'effondra en quelques mois, la veuve de François II, mort, à Paris aussi, il y a douze ans. Ses cheveux blancs évoquent cinquante années d'exil Elle a droit au Respect. Elle n'était responsable d'aucune des fautes commises. Elle s'était mariée peu de temps avant ces grands bouleversements, elle ne porta que quelques mois la couronne, qui lui fut douloureuse. Elle fut, malgré sa jeunesse, vaillante dans les heures critiques et elle supporta les épreuves avec courage et avec dignité. On ne saurait parler d'elle qu'avec déférence. Les amertumes et les tristesses devaient d'ailleurs la poursuivre. L'impératrice d'Autriche, assassinée à Genève, était sa sœur. Depuis sa fuite de Naples, que de deuils elle a connus, et que de choses elle a vues crouler autour d'elle...