Extrait du journal
Lyon, 18 mars. DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER Un crime a été découvert ce matin, à 6 heures, au hameau de Bully, com mune de Quincieux. Là se dressent, isolées, côte à côte, deux petites mai sons délabrées qui appartenaient à M. Joannès Combet, quarante-sept ans, journalier agricole. L'une était occu pée par le propriétaire qui, depuis le 24 décembre dernier, la partageait avec son neveu, François Marin, trente-deux ans, également journalier, un mauvais sujet plusieurs fois con damné. Dans la seconde logeait le mé nage Lapierre avec ses deux enfants. L'oncle et le neveu buvaient sou vent et se querellaient. Mercredi soir, ils mangèrent et surtout burent au débit Duc, à Quincieux. Ils rentrèrent vers 23 heures complètement ivres, M. Duc ayant dû les expulser, un cer tain Jean-Baptiste Dublassy les accompagnait. En cours de route, Combet et Marin s'injurièrent et en vinrent aux mains. Marin menaça son oncle d'un revolver, mais M. Dublassy s'interposa et le jeune ivrogne remit son arme dans sa poche. Ils burent encore tous trois chez Combet et le visiteur se retira vers 1 heure du matin. Peu après, Mme Lapierre entendit une détona tion, mais ne s'en inquiéta pas. Jeudi matin, voyant Marin, elle de manda : < Vous avez tué votre oncle? Non, répondit l'autre, j'ai tiré un coup de revolver pour lui faire peur et puis je suis allé me coucher. Où est-il maintenant ? Il est allé travailler. » . ■ Hier, à 15 h. 15, on vit Marin à la gare de Quincieux prendre le train pour Villefranche. Ce matin, vers 6 heures, Mme Lapierre, inquiète du silence de la maison voisine, entra par la grange chez M. Combet qu'elle n'avait pas revu depuis mercredi. Elle recula avec horreur. Le paysan gisait inanimé la face contre les carreaux de sa cuisine. La gendarmerie de Neuyjlle-surSaône fut aussitôt alertée ainsi que le parquet de Lyon. Le professeur Etienne Martin, médecin légiste, a re levé la trace d'une- balle de revolver qui a perforé le cœur, mais l'arme n'a paa été retrouvée. On suppose que Ma rin, ayant tué son oncle au cours d'une querelle, s'est réfugié dans le 3 monts du Beaujolais. A propos de ce drame, on se rappelle que le 13 février un incendie criminel avait été allumé chez les Lapierre. On l'avait éteint alors qu'il- avait déjà en dommagé des vêtements. A tort ou à raison Combet avait été accusé de ce crime....
À propos
Le Petit Parisien est un grand quotidien français, publié entre 1876 et 1944. Il était l’un des principaux journaux sous la Troisième République.
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