Extrait du journal

Je n'ai rien à vous dire, déclara-t-il autant que moi, vous êtes au courant des événements de Genève, des travaux des commissions, de i'assemhlée et du conseil. Dans tout cela. un point à noter cepcndant, du meilleur augure: le rapprochement franco-allemand, qui a fait un nouveau pas au cours des dernières journées. Il y a là la conséquence toute logique et heureuse de la politique suivie par les deux puissances depuis les premiers entretiens de Locarno. Vous le savez. ,je reste fermement attaché à la paix et cette volonté pacifique qui est celle de la France entière ne doit pas être Interprétée comme un signe de faiblesse. La France. ce me semble, a suffisamment donné des preuves de son courage et de son héroïsme. A elle de montrer maintenant ce qu'elle peut faire sur d'autres champs que les champs de bataille. Je suis, quant à moi, nettement convaincu que, • de l'autre c6té du Rhin, tes partisans fervents d'une ére pacifique marquent des points chaque jour. L'Europe a assez souffert. Ce sera une des plus grandes joies de ma vie d'avoir aidé à l'élaboration au nouveau programme d'entente où l'Europe entière est partie. Mais l'affaire du Lotus, mais les manifestations de Livourne, de Trieste et de Venise ne risquent-elles pas, monsieur le président, d'envenimer ?. Il n'y a là, reprit NI. Briand, que des incidents diplomatiques d'ordre courant. Mais je vois où vous voulez en venir. Sachez et vous le savez déjà que ces incidents doivent être considérés comme régiés. L'affaire du Lotus est déférée à l'arbitrage de la cour de la Haye les manifestations d'Italie nous ont déjà valu les excuses et les regrets du gouvernement italien. Et puis, n'est-ce pas à l'honneur de ia France d'avoir montré une fois de plus qu'elle savait, aux garder toute sa maîtrise et tout son sang-froid Sur ce point, je n'ajouterai qu'un mot il sufflt de revenir de Genève pour s'être rendu compte que la franco jouit toujours dans la monde d'un prestige égal. Peut-on, en ce cas, parler d'une France humiliée? Mais, entre nous, c'est une besogne assez misérable que celle de certains, polémistes qui. au moment où le ministre des Affaires étrangères est aux prises avec des conversations d'une telle importance, essayent de l'isoler de son gouvernement. Je connais cet exercice ,lui consiste à arracher une feuille de l'artichaut pour la remplacer par une autre....