Extrait du journal

Si l'on veut donner aux choses leur véritable nom, le Fascio n'avait, en prenant le pouvoir, aucune doctrine de gouvernement. Il n'avait que des mobiles et des forces. Son but était de détruire ce qui lui paraissait détestable, et sa doctrine se résumait tout uniment dans un culte avoué de la violence systématique et guerrière.Détruire d'abord; on verrait à construire ensuite! Peut-être ses chefs ne s'attendaient-ils pas à une victoire si rapide. Le fait est que, portés aux affaires, ils durent emprunter des idées au parti des « chemises bleues » que dirigeait M. Federzoni et qui, depuis vingt ans, se préparait méthodiquement à prendre le pouvoir. Cet opportunisme, dont les fascistes devaient plus tard se flatter (i), ne cessa qu'au moment où, d'expérience en expérience, ils eurent appris à gouverner. Le mussolinisme, donc, est né de l'action. Quant à l'économie mussolinienne, elle ne vint au monde que dans la quatrième année du nouvel Etat, c'est-à-dire; qu'elle fut une conséquence de la stabilisation de la lire. Jusqu'alors, le fascisme s'efforçait de remédier à des maux que lui avait légués l'ancien régime, et cela par des ressources qu'il n'avait eu ni le temps ni, sans doute, le dessein de renouveler....