L'Allemagne a, depuis plusieurs années, des finances avariées. Il n'y a pas lieu d'en être surpris. Les budgets additionnés de l'Empire et des Etats, ont dépassé 10 milliards de marks, soit 12,5 milliards de francs. L'ensemble des dettes publiques est de 22 milliards de marks (27,5 milliards de francs). Les emprunts de 1905 et de 1906, qui portaient pour l'Empire sur une somme de 260 et 264 millions et pour la Prusse sur un crédit nouveau de 1 milliard, n'ont pas été couverts et il a fallu, pour faire face aux obligations du Trésor, créer des impôts indirects de 500 millions, qui bientôt devaient devenir insuffisants, puisque l'an dernier, à la suite de la nouvelle augmentation de l'armée, le Reichstag vota une contribution triennale sur l'augmentation de la fortune qui devait rapporter environ 250 millions. Malgré cela, le déficit s'accentuait d'année en année. On avait dû déjà renoncer à l'amortissement de la dette. Quand le renforcement des effectifs de paix rendit nécessaires l'achat d'un nouveau matériel et la création de nouveaux champs d'exercice, on recourut, pour couvrir ces dépenses extraordinaires, à un impôt de i pour cent sur la fortune acquise. Tous les expédients avaient donc été employés pour parer à la faillite et l'Empire allemand se serait trouvé acculé aux pires difficultés, si la guerre n'avait pas éclaté....