Extrait du journal

Ces heures fiévreuses appartiennent maintenant à l'histoire, et l'histoire, cette fois, ne manqua pas de gracieux témoins, dans les tribunes de l'Assemblée nationale, les élégances féminines formant en quelque sorte un cadre à l'acte solennel qui déroulait ses phases successives. Les femmes furent intrépides de curiosité pour assister à la proclamation du nouveau Président de la République. Il se peut que, dans un avenir plus ou moins éloigné, elles ne soient plus confinées dans les tribunes, en spectatrices, mais, armées d'autres droits, qu'elles prennent place parmi les électeurs c'est le secret des temps futurs, de l'évolution des idées. Le tableau sera-t-il, alors, aussi aimablement pittoresque, mêlant du charme au sérieux, qu'il le fut vendredi dernier? Comme tout va vite L'opinion salue avec confiance le nom de l'Elu, mais Versailles est retombé dans son calme. Rien ne reste plus de son envahissement par Paris et l'herbe va recommencer à pousser sur sa grande place, où bourdonnait la foule. Les souvenirs qu'on évoque, à présent, sont ceux qui concernent l'Elysée c'est à l'Elysée qu'on fait les honneurs des chroniques anecdotiques au moment où, pour sept ans, le palais qui subit tant de fortunes diverses depuis le dix-huitième siècle va recevoir un autre Président....