Extrait du journal

de la culture européenne Rien dans le palais de l'Université de Strasbourg qui rappelle les vieux collèges d'Oxford, aux façades gothiques vêtues de lierre et de vigne vierge, ni même la vénérable cour de notre Sorbonne. C'est, sur une belle place ornée de fontaines et de parterres où se dresse la statue de Gœthe, qui fut étudiant à Strasbourg, un imposant édifice construit, il y a un demi-siècle à peine, dans le style un peu alourdi de la Renaissance italienne. Modernes également les huit pavillons de la Faculté des sciences, qui s'élèvent dans de beaux jardins spacieux, coupés d'allées et de bosquets. Pénètre-t-on dans l'immense vestibule qui précède le cloître à la double colonnade de marbre et les escaliers trop riches, dès l'entrée, tout un amas de bicyclettes enchevêtrées vous accueille et, sortant des salles de cours, flânant par groupes dans dans le plus joyeux bourdonnement, voici de grands garçons athlétiques, des jeunes filles aux joues d'un rose tendre de bégonia, aux formes à la fois sveltes et vigoureuses. Ça et là, des adolescents étrangers bruns visages latins ou orientaux, sinueux ovales slaves aux yeux de fièvre, longs Chinois au pas glissant, Japonais à courbettes, ou encore, imprévu, un pope en bonnet carré, en soutanelle brune, âne croix sur la poitrine....