Extrait du journal

Enfin, ma garde du .corps avait été doublée. A l'ancien officier de cavalerie, l'exci-devant qui, par une fiction aimable, me servait d'interprète, était adjoint maintenant un grand diable d'espion de basse potioe qui, cyniquement, celuf-Jà. me suivait partout «mine mon ombraJe n'aurais pu écrire un mot sans qu'il le fût, ni dire un mot sans qu'il l'entendit et il savais aussi aien l'allemand et Fanglais que le français. Ce sinistre compagnon de lointaine origine espagnole, avait une longue face glabre et des ye-.c» de moine de l'Inquisition. Ayant servi dans l'armée rouge, il portait un grand bonnet sale en peau de moutcn. un uniforme déguenillé et des bottes (-'culées. Sectaire enragé, il faisait chaque- soir, sur mon compte, le rapport de police. le plus précis, notant jusqu'à mon moindre geste. Cette sale bête ne me lâcha pas d'une semelle jusqu'à mon départ de Moscou et sa grande préoccupation était surtout de m'empêcher d'obtenir des nouvelles de mes infortunés compatriotes restés depuis deux ans et demi aux main» des bolcbeviks....