Extrait du journal

La décision de l'empereur n'a rien qui 'doive surprendre, et on lui trouverait de multiples précédents, aussi bien en • Russie qu'ailleurs. Dans toutes les grandes guerres européennes qui se sont de- j roulées depuis un siècle et qui ont fait d'effrayantes consommations d'hommes, il a été nécessaire de compléter les ca- j dres d'officiers en prélevant sur les écoles militaires. La Révolution avait déjà produit une quantité de jeunes gens qui s'illustrèrent à peine parvenus à l'ado lescence il la fin du premier Empire, les sous-lieutenants de Napoléon étaient appelés deux ans, trois ans même avant', l'échéance normale. Pendant la campa- ment les portes de ses académies d'armes ou de son institut des pages. Il n'est pas besoin d'évoquer les souvenirs et l'exemple de 1S70. Les élèves officiers ainsi poussés avant l'âge sur les champs de bataille se sont toujours égales par leur bravoure à leurs camarades déjà plus expérimentés, et les meilleurs cidres que les armées européennes aient connus sont ceux qui se sont formés ainsi au feu de l'ennemi, un peu en dehors des règles abstraites et de la discipline scolaire traditionnelle....